La semaine dernière, profitant enfin du soleil (on a bien fait, il est déjà reparti..!).... nous sommes allées jouer sur une aire de jeux. Là j'ai proposé à Amaryllis une partie de "cache-cache". Pendant qu'elle était censée compter (et surtout ne pas regarder...), je me suis dissimulée à quelques mètres derrière une corbeille. Elle était toute contente de me trouver ! On recommence, une fois, deux fois... La troisième, j'ai changé de cachette : le drame ! "Non non, il faut retourner derrière la poubelle"... J'obtempère donc, et ouf, le sourire revient !
Cela m'a tout de suite fait pensé à Maria Montessori, qui relate exactement cette expérience dans L'enfant. Elle explique que "la période sensible de l'ordre, c'est la joie de retrouver chaque chose à sa place", et que l'intérêt (pour l'enfant) de ce jeu, est de retrouver la personne là où elle doit être.
Je trouve les aires de jeux très intéressantes du point de vue de l'observation.
J'observe mes filles interagir avec les autres : "hé, petit enfant (pour elle, il y a des filles et des enfants), tu as un ballon et moi aussi!". J'ai ainsi la confirmation qu'Amaryllis va très facilement vers les autres, et rentre vraiment en lien avec eux.
J'observe aussi les autres parents avec leurs enfants. Parfois cela me fait réfléchir... par exemple récemment sur la liberté d'apprentissage accordée aux petits (je ne prétends pas être un modèle d'éducation, loin de là, mais certaines attitudes me font réfléchir - et même prendre conscience de ce que je fais par habitude ).
Par exemple, un petit garçon (de l'âge d'Amaryllis) jouait, et voulait faire un "parcours" (échelle verticale, pont suspendu) pas facile pour les trois-ans : son papa commence à lui faire remarquer : "c'est difficile, tu es trop petit..." puis devant l'insistance de son fils, se décide à l'aider : "tu mets ton pied ici, ensuite l'autre, vas-y pose ta main, accroche toi-là, non pas ici, ...". Son attitude m'a surprise : bien sûr il voulait aider son enfant, pour que celui-ci soit en sécurité, mais n'était-il pas quasiment en train de faire à sa place ? Peut-être cet enfant aurait-il gagné à essayer d'abord par lui-même (et peut-être même qu'il y serait arrivé ....) ? J'ai eu de la peine pour cet enfant, qui voulait tenter quelque chose et auquel les parents commencent par dire "c'est trop difficile, tu n'y arriveras pas...". Evidemment il y avait un certain risque à tenter cette escalade, mais il me semble que cela valait le coup de le laisser faire seul, tout en restant proche pour prévenir une chute importante... Pour lui permettre de construire sa confiance en lui-même.
Je repense également à cette maman qui essayait d'obtenir de son enfant (3 ans encore) qu'il ne se mette pas à quatre pattes (évidemment c'est un peu poussiéreux...), qu'il ne descende pas le toboggan sur le ventre la tête la première (il avait vu Amaryllis le faire)....
Que c'est difficile d'observer sans rien dire, pour intervenir à bon escient - et seulement lorsque l'enfant en a besoin ! J'avais lu je ne sais plus où les trois questions à se poser avant d'intervenir : l'enfant
- se met-il en danger ?
- met-il les autres en danger ?
- risque-t-il d'abîmer le matériel ?
Il me semble que les enfants comprennent bien que certains actes peuvent être possibles ou non suivant les circonstances : on peut lancer du sable mais pas sur les autres (j'avoue que j'ai crié quand elle m'a renversé son arrosoir plein de sable sur la tête...!), on peut "remonter" le toboggan seulement si il n'y a pas d'autres enfants qui veulent descendre, on peut jouer à "je cours et tu m'attrapes"... avec les grands mais pas les petits !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire