jeudi 23 mai 2013

Balades en toute sécurité...

Attention sujet hautement polémique...! Je fais mon coming-out : dans la rue, mes enfants portent un harnais... (nous en avons même deux, un pour chacune !).
C'est  un sujet très sensible... et les réactions sont très variées ! Les dames d'un certain âge sont très positives : "moi aussi j'avais ça pour mes enfants, au moins ils sont en sécurité", et les personnes plus jeunes trouvent généralement que "ça fait laisse pour chien".... (d'ailleurs ils ne se privent pas pour le dire - franchement, je me passerais bien des remarques désagréables, je n'ai pas pour habitude de commenter les actions des autres à moins que ça ne soit dangereux ou très déplacé !).
On m'a même demandé une fois (mais c'était dans un esprit positif) : "Vous l'avez acheté ou ? - A Carrefour - mais... dans quel rayon... ? - puériculture !!"
C'est vendu comme "apprentissage de la marche", mais je ne trouve pas que ça soit très utile à cet effet.... l'enfant se sent soutenu, et est très penché vers l'avant. En revanche, nous avons trouvé cela très pratique au moment des premiers pas : nos filles sont très aventureuses, et dès qu'elles se tenaient en équilibre, cherchaient à avancer. Le harnais permet d'éviter quelques belles chutes ! Pour les parents, c'est moins fatiguant pour le dos que de tenir le manteau. Pour les enfants plus grands, c'est pratique aussi lors de la période "je marche sur tous les rebords, marches, murets".... L'enfant apprend à se servir de ses bras comme balancier, tout en étant retenu en cas de perte d'équilibre.

Dans la rue, l'enfant marche de façon autonome, et en toute sécurité : le harnais permet de le retenir si il s'approche trop de la rue. C'est plus confortable que de donner la main (et plus sûr aussi, on a vite fait de la lâcher si le téléphone sonne ou ...).

On pourrait objecter que, de cette façon, l'enfant n'est pas incité à apprendre les règles de sécurité. Ce n'est pas notre expérience personnelle, au contraire ! Amaryllis (3 ans) - qui est pourtant du genre "fofolle" à courir toujours - a très vite compris le principe du feu vert/feu rouge (si elle voit quelqu'un se tromper, elle le fait remarquer tout haut...), s'arrête spontanément à chaque traversée de rue pour tenir la poussette (y compris en trottinette). Je lui fais bien remarquer "pas de voiture / la voiture s'arrête, on peut traverser". Elle gambade autour de la poussette, mais n'a pas de comportement dangereux. Je préfère les rues peu passantes (nous habitons une petite ville), mais elle n'a traversé la rue qu'une fois (on sortait de l'immeuble, je descendais la petite marche avec la poussette).... et elle a maintenant très bien compris que c'était interdit ! A bientôt 3 ans, elle ne met plus le harnais que par réflexe, je ne la tiens plus.

Bref, c'est notre moyen d'apprendre les dangers de la rue ! J'ajoute qu'on peut tout à fait le faire d'une autre façon, c'est ce qui nous convient pour apprendre l'autonomie : cela nous permet de laisser l'enfant (relativement) libre de ses mouvements, tout en étant rassurés sur le fait qu'il est en sécurité.

5 commentaires:

  1. Bon effectivement, ce sujet doit faire polémique !! Je ne jugerai pas d'autant plus que je te trouve courageuse d'en parler :-)
    Personnellement, je suis farouchement contre ! A mon sens, c'est enlever à l'enfant toute la liberté d'un apprentissage autonome. S'il tombe, ce n'est pas grave, surtout au début de l'apprentissage de la marche (après tout, c'est en tombant que l'on apprend à se relever). Dans la rue il y a des dangers, mais je ne pense pas qu'il y ait besoin d'attacher son enfant pour les prévenir : pour te dire, mes enfants ne me donnent presque jamais la main dans la rue et ce depuis leurs premiers pas à l'extérieur (exception lors de longues routes à traverser, quand il y a une succession de routes sans feu ou de sorties de parkings ou quand ils en ont envie). Mon aîné (assez rêveur) marche toujours derrière, mon second (plein d'énergie) toujours devant, moi au milieu ; mais avec des règles : on se regroupe et on fait attention quand il y a un danger.
    En fait ce que je trouve un peu "paradoxal" dans ton message, c'est que tu dis "L'enfant apprend à se servir de ses bras comme balancier, tout en étant retenu en cas de perte d'équilibre." ou encore que ta fille "a très vite compris le principe du feu vert/feu rouge, s'arrête spontanément à chaque traversée de rue pour tenir la poussette..." Mais penses-tu sincèrement que c'est GRÂCE au harnais ou tout simplement parce que tu lui a inculqué ces "principes de sécurité"? En fait ma question est plutôt : ne serais-tu pas arrivée aux mêmes résultats SANS harnais ?

    (PS : je ne sais pas quel "ton" est ressenti quand on lit mon message, mais je précise qu'il n'y a vraiment rien d’agressif - je cherche juste à comprendre...)

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    1. Merci de ton avis. Tu as raison, je pense qu'elle aurait appris ces principes de sécurité aussi sans harnais. C'est comme pour beaucoup de choses, on peut apprendre par différentes façons - tant qu'elles ne sont pas mauvaises pour l'enfant.

      Ce que ça m'a apporté, c'est de le vivre vraiment "tranquille" : si elle monte sur un petit muret, je ne suis pas inquiète de la voir tomber (effectivement, ça n'est pas grave, mais elle pourrait parfois se faire très mal ! d'ailleurs je n'empêche pas de tomber, je freine juste la chute) ; dans la rue, elle peut explorer, je sais qu'elle est tenue à l'écart des voitures, et donc je la laisse aller comme elle le souhaite. Idem lors des balades (parfois au bord de l'eau).
      C'est sans doute plus pour MA tranquillité d'esprit (mais c'est très important quand même !)... peut-être que je ne suis pas assez "zen" pour m'en passer !
      Pour moi, c'était lui accorder l'autonomie dont elle était capable, à fur et à mesure (à bientôt 3 ans, A. ne le met que par réflexe, je ne la tiens plus !). De même, P. veut très souvent marcher à côté de la poussette : avec le harnais de P., je peux ainsi garder un oeil vigilant sur A., tout en sachant que P. sera ralentie en cas de chute brutale).

      En fait je suis plus "choquée" par les enfants même grands attachés dans leur poussette, sans contact - au moins visuel - avec leurs parents, (voire la tétine systématiquement dans la bouche), qui font plutôt amorphes...

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    2. PS : quand tu dis "c'est enlever à l'enfant toute la liberté d'un apprentissage autonome", c'est comme si on me disait de ne pas bercer/donner le sein/prendre en écharpe/... pour apprendre à bébé à s'endormir seul. Il y a un temps pour tout, mais peut-être qu'à certains moments, et pour certains enfants-parents, des "aides" sont nécessaires ?

      (j'espère aussi que ma réponse n'est pas agressive, c'est bien de pouvoir échanger les avis !)

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  2. Je te rassure, je ne me sens pas agressée. Je trouve aussi très bien l'idée d'échanger :-)
    Quand je dis "c'est enlever à l'enfant toute la liberté d'un apprentissage autonome" je fais une distinction entre ce que l'on pourrait appeler le "naturel" et l' "artificiel". Être bercé, téter le sein maternel, être porté près du corps...il n'y a rien de plus naturel, ce n'est pas là question d'apprentissage mais de survie ; même les animaux le font, mais les animaux ne mettent pas de harnais...
    Encore une fois je ne juge pas, et effectivement, si cela t'aide à te sentir rassurée, c'est peut-être la solution...!
    En tout cas nous sommes d'accord sur une chose : les enfants amorphes dans leur poussette la tétine collée au bec m'horripilent aussi !! :-)

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    1. Je crois comprendre ce que tu veux dire par la différence naturel/artificiel. C'est un peu comme dire que l'allaitement est mieux, mais que parfois, le biberon est plus adapté pour X raisons (j'allaite longtemps, mais tout le monde ne le souhaite pas) - même si dans cet exemple, il n'y a pas d'apprentissage (Ou parfois la tétine - en usage limité et à bon escient ;-) - peut peut-être aider certains parents).
      En tout cas, je crois que je n'aurais pas su faire sans le harnais :-)

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