Dans "l'Enfant dans la famille", M. Montessori explique que l'enfant a longtemps été considéré comme un simple "potentiel", et qu'en construisant sa méthode, elle a voulu qu'il soit considéré à sa juste valeur : vraiment comme un enfant, pas comme un adulte en devenir.
J'ai repensé à ce passage lorsque, discutant avec une autre maman de notre choix de ne pas inscrire Amaryllis à l'école, elle a répondu qu'il lui paraissait important que les enfants apprennent à "suivre un rythme" (comprendre : un rythme imposé par les adultes). Sur le coup, je n'ai pas trop su comment expliquer simplement (et brièvement) ma pensée, mais cela ne me paraissait pas juste.
Est-ce que ce n'est pas imposer à l'enfant des "contraintes sociales", pour qu'il apprenne à s'adapter à notre monde d'adulte, en négligeant ses besoins particuliers d'enfant ? (ce n'est pas pour autant que tous les enfants devraient être IEF, mais peut-être plus changer notre vision de l'école ?)
Est-ce que ce n'est pas imposer à l'enfant des "contraintes sociales", pour qu'il apprenne à s'adapter à notre monde d'adulte, en négligeant ses besoins particuliers d'enfant ? (ce n'est pas pour autant que tous les enfants devraient être IEF, mais peut-être plus changer notre vision de l'école ?)
Il me semble qu'au contraire, les parents (et les éducateurs en général, mais cette attitude dépasse largement la question de l'école) doivent être à l'écoute de l'enfant. Il ne s'agit pas d'obéir sans réfléchir aux moindres désirs exprimés, mais de chercher à comprendre ses besoins et à y répondre. Petit à petit, quand l'enfant grandit, il apprend à écouter aussi les autres, et peut-être d'autant plus facilement qu'il a été d'abord écouté ?
Un petit exemple concret (et tout frais) : au moment de coucher Amaryllis à la sieste, je me sentais très fatiguée et aspirait à pouvoir me reposer tranquillement. Elle me réclame la (longue !) suite de rituels pour la sieste, donc je lui explique que je suis très fatiguée et que j'ai besoin d'aller vite dormir, que ça ne sera que UNE chanson et une histoire courte, et que j'aimerais qu'elle fasse un effort pour se coucher gentiment. Au final, j'ai du répéter un "non" ferme pour prolonger les chansons, mais j'ai réussi à ne pas m'énerver (en lui disant que j'étais désolée, que j'aimerais pouvoir lui faire plaisir, mais que là, je ne pouvais pas). Peut-être a-t-elle accepté d'accélerer un peu, parce que les autres jours, je fais l'effort de me montrer disponible pour elle (dans les limites du raisonnable, je ne vais pas lui chanter tout mon répertoire !) ?
Cela m'a demandé un effort, et avant d'arriver à ce résultat, il y a eu bien d'autres jours où je me suis agacée, elle a pleuré, et au final ça prend encore plus de temps ! Et il faut que l'effort soit adapté à l'enfant : si j'avais demandé la même chose à Pervenche, je n'aurais pas eu le même résultat ...(je sais, j'ai essayé lors des loooongs moments où elle ne voulait pas se rendormir la nuit !)
Etre à l'écoute de l'enfant, je crois que c'est le voir vraiment comme un enfant : quand je sens l'énervement arriver, je lance (pour auto-rappel) : "mais fais un effort, on dirait que tu as 2 ans et demi / 11 mois !" Le dire tout haut m'aide à remettre les choses dans une perspective plus juste : Amaryllis s'en fiche complètement qu'il faille se dépêcher pour ne pas être en retard chez le médecin/à la messe/etc, pour elle c'est le moment présent qui compte (siroter son chocolat en lait pendant 1/2h...exemple choisi tout à fait par hasard !). C'est à nous de ne pas mettre le réveil au dernier moment bien s'organiser pour pouvoir être prêts à l'heure et dans le calme (ce qui n'empêche pas - au contraire ! - de lui dire "tu vois, aujourd'hui on doit faire telle chose, donc on ne pourra pas rester en pyjama jusqu'à 10h").
C'est la théorie, je tâcherais de me souvenir de ces belles pensées la prochaine fois qu'on sera pressés/fatigués !
C'est vrai qu'il y a toujours un pas immense entre la théorie et la pratique. Un pas d'autant plus dur à franchir que l'on est formaté depuis des générations et des générations à élever nos enfants dans un rapport dominé/dominant. Et j'ai parfois l'impression de dire un gros mot quand je dis que je préfère "accompagner" mes enfants plutôt que de les "éduquer" (ou les "dresser" comme j'ai déjà entendu!). A nous de persévérer sans se soucier des médisances et/ou des jugements !
RépondreSupprimerÊtre à l'écoute est sûrement ce qu'il y a de plus dur, cela demande tant de patience, de remises en questions, d'absences de jugements...Mais cela apporte aussi tant de joie et de satisfaction !
Le terme "éduquer" ne me gêne pas (mais "dresser", si !), dans le sens étymologique ex-ducere, guider/conduire hors de.
RépondreSupprimerC'est vrai que ça n'est pas facile... mais ça fait grandir les enfants ET les parents ! Certains commentaires sont parfois durs à avaler (surtout quand ils ne sont pas sollicités...)