Comme promis, après le
sommaire de calcul, voici la progression pour les différentes activités de langage-lecture-écriture.
J'ai mis à partir de deux ans, car avant cet-âge là,
il n'y a pas vraiment d'activité structurée...
Mais cela n'empêche ni la lecture d'albums,
ni les chansons, etc ... qui sont très intéressantes.
Il n'est pas nécessaire d'attendre que l'enfant
parle bien avant de commencer
(ouf.... sinon Pervenche serait toujours en mode bébé :-D ) !
Tout d'abord pour le langage :
Le principal support est les cartes de nomenclatures : sans écriture pour les enfants non-lecteurs, et ensuite avec le nom seul (sans le déterminant... pour éviter le classique "néléphant", ou une "loie"). Les animaux ont en général un grand succès, il est facile de les associer avec les figurines... Ou n'importe quel thème intéressant l'enfant ! Le choix n'est limité que par votre imagination ! Chez nous, ce sont les instruments qui plaisent beaucoup.
On peut également trouver des posters, des affiches, sur des thèmes variés.
Parler autour de photographies variées permet à l'enfant de développer son vocabulaire, d'apprendre à observer, etc...
Ensuite, pour l'apprentissage de la lecture et de l'écriture proprement dit, Montessori distingue le geste de l'écriture (le graphisme), de la composition des mots (isoler les difficultés).
« L’esprit et la main sont préparés séparément à la conquête du langage écrit. » (M. M.)
Je ne détaillerais pas le graphisme ici. Toutes les activités de vie pratique ou de vie sensorielle sollicitant la "pince à trois doigts" y prépare. On propose également les formes à dessins (vers 3 ans et demi).
L'enfant commence par écrire (au sens de composer des mots) avant de lire. Il me semble que c'est une particularité de Montessori dans ce domaine. Il me semble plus facile pour l'enfant d'exprimer un message (écriture) plutôt que d'en recevoir un (lecture).
Pour débuter, il est essentiel que l'enfant apprenne à distinguer tous les sons composant un mot (on appelle cela "la
conscience phonologique". Cela se fait à travers l'activité du
"je devine".
Quand l'enfant arrive à distinguer plusieurs sons, on peut commencer à présenter les
lettres rugueuses correspondantes. On commence par 3, en donnant seulement le son des lettres ([g] et pas [gue] ou [jé]), puis on en introduit d'autres une à une, quand les premières sont acquises (geste et son).
Ces deux activités s'enrichissent mutuellement, elles se travaillent en parallèle et se poursuivent pendant longtemps. On laisse mijoter... et un beau jour, l'enfant réalise qu'en rapprochant plusieurs sons... il obtient un mot.
On doit pouvoir "provoquer" ce moment en demandant à l'enfant ce qu'il entend - par exemple - au début de papa, pour le guider dans la composition du mot... Mais laisser l'enfant y parvenir seul est la garantie d'étoiles dans les yeux (pour lui et pour nous !) ; je me souviens exactement de ce moment pour Amaryllis, elle jubilait !
C'est le moment de sortir le grand
alphabet mobile, pour permettre à l'enfant
l'écriture spontanée. Il compose alors tout ce qui lui passe par la tête (sans aucune correction orthographique) ("explosion de l'écriture").
Si l'enfant le demande, on peut relire son mot, et lui indiquer les erreurs de sons ("je lis ça, est-ce cela que tu voulais écrire ?"). Souvent, l'enfant à ce stade n'est pas intéressé par la relecture de sa composition (cf plus haut, il est dans l'expression ).
Plus ou moins rapidement, l'enfant va vouloir écrire des mots comprenant des
phonèmes doubles (ou, an, ...). On lui présente une seule façon d'écrire par phonème (la plus courante), sur des affiches par exemple.
On peut ensuite proposer les
dictées muettes (écriture guidée). Les premières sont composées de mots phonétiques, les suivantes introduisent très progressivement les difficultés orthographiques.
Puis l'enfant réalisera qu'il sait lire. Encore
un moment fort ! On introduit alors l'auto-correction pour les dictées muettes.
La transition se fait doucement vers le
petit alphabet mobile. Il est moins encombrant, et plus abstrait (les lettres ne sont pas détourées).
Pour approfondir la lecture, il faut apprendre les différentes écritures des phonèmes. On peut continuer avec les dictées muettes, j'ai choisi de le faire avec les
pochettes de phonèmes.
A un moment où un autre, on introduit
l'alphabet script... je l'ai fait assez tôt, Amaryllis était perturbée par les étiquettes ;-)
L'enfant reste longtemps au stade de lecture du mot. Pour lire une phrase, il faut non seulement déchiffrer plusieurs mots (!) mais encore retenir ceux qu'on vient de lire.... effort conséquent.
Il est bon de varier les propositions de lecture : étiquettes pour les nomenclatures, ordres, billets "chasse au trésor", etc.... Plus on lit, mieux on lit.... et réciproquement ;-)
L'enfant continue à "écrire"... alphabets mobiles, ou pourquoi pas un peu sur l'ordinateur comme les grands !